Résumé

Cet essai rapporte une visite à l’exposition inaugurale de Ryoji Ikeda à la Hek (Haus der elektronischen Künste) à Bâle (Suisse), en novembre 2014. Son objectif est d’insuffler une sensibilité à des œuvres réalisées à partir de processus d’information dont le code constitue à la fois la texture matérielle et la légitimité conceptuelle. À travers la particularité de son récit, l’auteure considère d’un œil critique sa propre expérience des œuvres, en tant qu’environnement, concernant les idées d’Ikeda sur le sublime mathématique, et par comparaison avec le concept de sublime chez Emmanuel Kant. Elle réfléchit la pureté mathématique recherchée par l’œuvre d’Ikeda relativement à la notion de Quentin Meillassoux d’un monde indépendant de la pensée. Plus particulièrement, elle s’intéresse au rapport entre la visualisation des données et leur composition sonore, un lien qu’elle perçoit comme une tension centrale de l’œuvre à l’intérieur de laquelle elle place le mot-valise «égaliberté» d’Étienne Balibar, soit la réciprocité impossible entre égalité et liberté.

Mots clés: data sublime, écoute, politique, relation audiovisuelle, Ryoji Ikeda

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